Le débriefing: A Bon Entendeur - Vins suisses, le prix des médailles

C’est pas tous les jours que la RTS consacre une de ses émissions cultes au monde du vin. J’ai donc regardé avec attention l’épisode d’A Bon Entendeur autour du prix des médailles et te livre mes conclusions.

Tasters.ch
Lionel Rudaz
Publié
Le débriefing: A Bon Entendeur - Vins suisses, le prix des médailles

Ce mardi, la RTS dédiait une édition d’ABE au vin, plus précisément aux médailles et aux labels qui les garnissent. Si tu ne l’as pas encore vue, tu peux voir l’émission en replay en cliquant sur le lien.

Les médailles: arnaques, crimes ou beau tanique?

Commençons ce débriefing de l’émission par un chiffre: 30% des vins testés obtiendront une médaille, 10% repartiront avec de l’or. Cette proportion d’un tiers d’un vin primé est typique de ce genre de concours qui souhaitent mettre à la fois en avant les vignerons et satisfaire les consommateurs. Il faut se rappeler que les vignerons paient pour participer au concours, ce qui peut à la fois être onéreux ou très rentable.

Outre les concours, l’émission aborde les labels de type Terravin ou Lavaux, vignobles en terrasse, qui ne sont pas des distinctions, mais plus une mise en évidence du produit selon des critères plus ou moins élevés.

Il y a même une nouvelle tendance avec des agrégateurs de notes, qui ne font que des moyennes des concours existants et qui ne goûtent même pas les vins.

Un compromis entre publicité et qualité

De par sa forme sponsorisée, il est clair que la justesse des résultats est forcément sujette à débat. Néanmoins, les médailles des concours les plus sérieux restent des gages de qualité générale, via un jugement collégial et des contrôles intransigeants. Elles permettent également à certains vignerons de se faire repérer, d’améliorer leur réputation, d’augmenter leurs ventes ou de justifier un prix plus élevé à la bouteille.

Malheureusement, si tu cherches des petites pépites qui sortent des sentiers battus, tu peux probablement les ignorer. Comme le dit très bien le journaliste Thomas Bravo-Maza: « Le grief numéro 1, c’est de toujours mettre en avant le même profil de vin. Les vins qui sont primés à ces concours sont souvent consensuels, lisses, faits pour plaire à tout le monde. Or, un vigneron n’est pas forcément là pour faire plaisir à ses clients. Il doit avant tout exprimer le potentiel de son terroir pour que cela se traduise dans le verre. »

Le passage sur la Cave de la Côte, qui a vu ses ventes décoller dernièrement avec une ribambelle de médailles, est de ce point de vue flagrant. Cette ascension n’est pas due au hasard, puisque c’est le fruit d’une stratégie qui vise à créer des vins taillés pour les concours et pour le plus grand nombre. Bref, on vise le mainstream, la grande consommation et ça marche. Tant mieux pour eux et pour les consommateurs.

Tasters à la rescousse

Tu l’as bien compris, ces médailles font la part belle aux producteurs dont la réputation n’est plus à faire. Il y a des exceptions heureusement. C’est par exemple le cas du Johannisberg « Promesse de Typicité » de la Cave des Promesses qui fait partie de notre sélection du Valais et qui a obtenu une médaille d’argent au Grand Prix des vins suisses.

Pour toi, en tant que consommateur, cela reste un gage de qualité, mais pas forcément de personnalité. La médaille est un bon repère dans un rayon de supermarché, mais les chances d’être éblouis sont faibles. Et puis, tu continues d’acheter du vin en grande surface, donc fatalement les vins qui s’y vendent proviennent de gros producteurs avec des processus industriels et des rendements plus élevés.

A la 32ème minute, un passage m’a particulièrement fait sourire. Lorsque le présentateur lui demande pourquoi on vend toujours le vin de la même façon depuis des dizaines d’années en classant par médailles et par pays, Thomas Bravo-Maza lui répond: « Le vin a fait sa révolution dans sa production, mais son talon d’Achille, c’est la distribution. Personne n’a compris pourquoi les gens se sentent mal à l’aise face aux rayons de bouteilles, pourquoi ils sont perdus. C’est parce qu’il y a trop de références, qui sont mal classées et avec des critères bien trop vieillots. Il faut inventer de nouvelles façons de parler du vin, à la manière de ce qu’a fait Nespresso avec le café. Mais il y a encore beaucoup de boulot! »

Je devrais approcher Thomas pour devenir représentant de Tasters 😊. Il donne 3 astuces pour choisir son vin intelligemment:

  1. Ne pas faire confiance aveugle aux médailles, sortir des sentiers battus
  2. Oser pousser la porte d’un caviste et lui demander conseil
  3. Retrouver le goût. Non seulement du bon vin, mais aussi des vignerons, en allant visiter des caves et en parlant avec eux.

Evidemment, nous avons tous un agenda chargé et pas toujours l’énergie ou le courage de suivre tous ces conseils. Ne t’inquiète pas, Tasters est à la rescousse!

Nous travaillons pour toi à la recherche des vignerons qui partagent notre vision, de vrais artisans engagés qui cherchent à te transmettre leurs émotions et la richesse de leur terroir. Notre application est toujours avec toi et te livre les secrets et les histoires qui se cachent derrière les bouteilles que tu dégustes. Nous te partageons nos coups de coeur et notre passion avec des mots simples et sans chichi. Tu accèdes même aux commentaires des membres de la communauté.

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