MolinaraMolinara qui rira le dernier

La Molinara, voilà un cépage qui joue les seconds rôles mais qui mérite qu'on s'y attarde. Cette variété rouge italienne fait partie du patrimoine viticole de la Vénétie et contribue discrètement à la renommée des grands vins de Valpolicella. Son nom dérive probablement de "mulino" (moulin), en référence à la poussière blanchâtre qui recouvre ses baies à maturité, rappelant la farine de blé.

Traditionnellement, la Molinara était l'un des trois cépages principaux (avec la Corvina et la Rondinella) utilisés dans l'assemblage des vins de Valpolicella, Bardolino et Amarone.

La Molinara reste très localisée géographiquement. Sa culture se concentre quasi exclusivement en Vénétie, principalement dans les zones de production de Valpolicella et Bardolino, autour de Vérone. La superficie totale cultivée est estimée à environ 1'000-1'500 hectares, ce qui en fait un cépage relativement confidentiel. De plus, la Molinara tend à perdre de l'importance dans les assemblages modernes. Certains producteurs préfèrent en effet se concentrer sur la Corvina et la Rondinella, considérées comme plus nobles.

Comment reconnaître ce cépage?

La Molinara se caractérise par sa délicatesse et sa fraîcheur aromatique. Son bouquet est teinté de fruits rouges, tels que la cerise acidulée ou la framboise. Elle peut prendre des touches florales, parfois herbarcées, ou minérales.

Sa robe est généralement rouge très clair. Pas étonnant qu'elle soit utilisée dans les rosés de Bardolino. L'acidité est élevée, ce qui lui permet de rapicoler comme on dit chez nous. Les tanins, légers et souples, lui procurent une finale nette et désaltérante.

Comme tu l'as compris, la Molinara ne la joue quasiment jamais en solo. C'est en assemblage avec les grands cépages vénitiens qu'elle brille. Elle apporte de l'équilibre au Corvina qui a tendance à faire des vins trop concentrés.